"L'inspiration de F. Giannelli vient d'une nature exubérante qui n'a pas été touchée par la main de l'homme. De la marguerite au coquelicot, de la bourrache à l'églantine, de l'angélique à la campanule, de l'arnica des montagnes au mouron des oiseaux...
Les couleurs sont ténues avec quelques tâches d’une tonalité plus vive, rouge ou bleu, et c’est un sentiment de paix et de sérénité qui est transmis à celui qui s'est arrêté pour admirer le tableau.
Les brins d'herbe drus et luxuriants donnent parfois l'impression de prairies sous-marines composées d’êtres du règne animal.
Le jaune pas trop chargé, le rouge le bleu ciel ou le bleu, le vert, sont les couleurs les plus utilisées, travaillées dans le détail comme dans un dégradé de lumière qui donnent du relief aux zones en plein soleil ou à l’ombre.
Franco Giannelli réussit à créer une harmonie de couleurs qui rassure et invite à jouir du silencieux espace fleuri de cette luxuriante nature."
"C'était un jeu que je faisais souvent quand j'étais petit. C'était un jeu qui me permettait de quitter le monde des grands et de trouver un espace rien qu'à moi, de couleurs, de sensations , de fantaisies dans mon esprit et dans mon âme. C'était un jeu très très simple, sans gagnant ni perdant, où il suffisait d'entrouvrir les yeux devant une prairie de fleurs, un champ de coquelicots, une serre d'oeuillets et de se laisser aller, de se perdre dans la couleur et de sentir qu'on en fait partie. Les détails de la réalité s'estompaient alors pour me laisser ne faire qu'un avec la lumière, plus proche de l'esprit. Je n'avais plus joué de cette facon depuis des années mais ma rencontre avec les couleurs de Franco Giannelli m'a ramené soudain en arrière à ce jeu si simple et si raffiné; en arrière à la recherche de l'esprit qui passe à travers les yeux entrouverts. L'effet est aimable, la lumière tamisée, l'ambiance presque onirique. Observer son art est un peu comme si une porte s'ouvrait sur un monde de l'au delà, au delà du détail photographique, au delà du particularisme du réel en une dimension qui est pure sensation. Sensation qui distille l'essence, qui joue à la recherche de l'Être."
Terre et Ciel parlent la même langue, ils s’aiment jusqu'à la fusion, parce que dans l’univers que Franco Giannelli crée, il n’y a pas de frontières. Les inflorescences deviennent des étoiles, ainsi que les étoiles se transforment en fleurs. Jaune et bleu se recomposent, au nadir, dans le vert qui dépeint le champ avec des coups de pinceau nets, parfois tendues, tout en me rappelant - et peut-être c'est seulement un reflet sentimental auquel je ne peux pas résister - Van Gogh. Tempestoso (Orageux), c’ est un travail qui, à mon avis, engendre toute la poétique du peintre Franco Giannelli, presque shakespearien et pas seulement grâce à son titre. La tempête peut être interprétée comme une crise de la nature qui, habituellement, nous considérons de notre côté: calme et douce. Mais la crise, on le sait bien, est bivalente, elle peut être interprétée comme une opportunité. Le peintre compose le ciel, la mer et la terre avec les mêmes couleurs, en changeant la dominante. Et à partir de l’étrange perspective qu’il compose, je ne comprends pas qui si ces globes de chair sont des couronnes d'arbres ou bien des inflorescences d’où - qui sait? - demain, va surgir une nouvelle espèce d'êtres humains... Pour moi, Franco Giannelli est l'architecte d'un monde de rêve et le rêve n'est rien de plus que la réalité du commencement.
Les œuvres de Franco Giannelli ont le charme discret, profond et délicat de la nature, capturée dans des poses uniques. Grâce à la couleur, l'artiste crée des états d’âme, des nuances d’un rêve fleuri, la frénésie, l'endurance, le mouvement, l'adagio, le caprice, le rayon ou bien le repos d’une rose. Franco Giannelli présente admirablement la symbiose du monde végétal à travers une métaphore de la couleur, dans un tourbillon de tons lyriques. La lueur, la chaleur, les couleurs du vent, l'essence, l’éthère et ainsi de suite des dialogues écrits ou réécrits par la touche de couleur. Les fleurs, qui sont ses «personnages», avec leurs nuances délicates, rafforcent "mélodiquement " l’œuvre de l'artiste, l'artiste de la couleur dirais-je..
On pourrait les décrire comme des études de fleurs dans le paysage, si nous voulions trouver une catégorie pour définir les intentions thématiques des travaux de Franco Giannelli. Mais, ces fleurs - paysages, ou plutôt ces paysages fleuris, ils révèlent quelque chose d'autre. Ils sont, je dirais, des poèmes métaphysiques pour l'œil - l'œil qui rêve, qui demande, qui tourmente, qui s’envole un instant, qui se retire, mais qui revient et se retrouve dans un horizon qui lui est toujours plus familier et plus surprenant, un horizon, en fait, en perpétuel changement. La lumière du soleil enveloppe discrètement, des bouffées de poussière délicates se déposent tout en inspirant le silence de longues soirées d'été, tel que le titre d’un des tableaux: Sera d’estate. Parfois, ces paysages - poèmes évoquent le rythme secret et imperceptible de la nature (Tiptil), le bruissement (Fruscio), la musique intérieure qui nous fait rêver en regardant les fleurs qui se balançant dans le vent (I colori del vento) ou, au contraire, l'or évocateur d'essences (Oro, Oro di terra, Essenza).
Il faut remarquer dans cette sélection d'œuvres du peintre Franco Giannelli la singulière harmonie chromatique, car sur chaque table, l'artiste propose et parvient à trouver le "timbre" de couleur, les accords chromatiques qui individualisent, de la sensation tactile qu’on pourrait vivre dans la Danse du soleil fleurs à l’ ondulation volatile de Fleurs... Papillons.
Protagoniste des œuvres de Franco Giannelli, c’est une nature délicate, et solitaire, profondément interprétée par le pinceau et l’âme jusqu’à devenir poésie.
L'éclatante élégance formelle est toujours en équilibre avec les émotions qui traversent les paysages retracés et racontés dans le langage de couleurs recherchées et presque toutes filtrées à travers une lumière délicate, propre à certaines atmosphères romantiques de la nature, qui reviennent à l’artiste des réminiscences de sa longue expérience et qu'il retourne dans ses tableaux avec une interprétation personnelle et une émotion intense.
S’allonger sur une pelouse, toucher, sentir, écouter le murmure de la brise dans l'herbe et être conscient que la nature parle et nous invite au dialogue et à la réflexion.
Et puis regarder et réaliser que le vert est composé de cent, de mille couleurs vertes et pour les autres couleurs aussi. Franco Giannelli, à travers sa lecture et ses pinceaux, nous donne la conscience du chemin de la vie d'une fleur, comme de la vie de l’homme, qui, en luttant contre l'obscurité, éclate, resurgit à la lumière et commence à faire partie de la nature merveilleuse. Capturer des sensations et les savoir dire à travers la parole, l’écrit, la peinture… ne peut pas être que la réponse aux questions éternelles, et lorsque la «maladie» de la couleur entre en nous, c'est l'union parfaite de l'éthique à l'esthétique et la vision se réalise dans le beau et tout cela nous emmène, à travers un sentiment de plénitude totale, à vivre des moments de paix avec nous-mêmes.
